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"En 20 ans de mayorat, je n'ai jamais rencontré une position pareille": Willy Demeyer ne va pas donner l'ordre à la police de fermer la Culture

 
 

A Liège, berceau de la révolte de la Culture, la police va-t-elle contrôler les fermetures ? Willy Demeyer, bourgmestre socialiste de Liège, était l'invité de 7h50 de Fabrice Grosfilley ce mardi matin. On lui a posé cette question épineuse liée aux nouvelles mesures qui passent mal (voir les détails sur le secteur culturel à l'arrêt).

Il a commencé par rappeler la situation actuelle, assez chaotique au niveau de la hiérarchie et des ordres. "La police est confrontée à une situation inédite. Vous avez la filière, d'une part, de la police judiciaire, qui est sous la responsabilité de Monsieur Van Quickenborne (vice-Premier ministre fédéral et ministre de la Justice). Mais il y a le président du collège des procureurs généraux qui dit que la police a autre chose à faire. Et puis vous avez, d'autre part, la ministre de l'Intérieur (Annelies Verlinden), qui est plutôt responsable de la police administrative, qui passe par les gouverneurs (des provinces), les bourgmestres, et qui dit, elle, que la police doit intervenir". Deux sons de cloche en provenance de "deux hauts responsables: la police ne peut pas vivre avec une situation pareille".

Ils sont désemparés

Dès lors, "nous sommes devant un problème qui pour l'instant est insoluble, et nous devons avoir une clarification de cette position. Je connais beaucoup de magistrats et de policiers, et pour l'instant ils sont désemparés".

Willy Demeyer va plus loin. "En 20 ans de mayorat, je n'ai jamais rencontré une position pareille. Et je crois que pour la crédibilité et le respect des institutions, il faut très vite avoir des instructions claires".

Et finalement, va-t-il donner l'ordre à la police de surveiller les fermetures ?

"Je n'ai pas d'ordres à donner à la police dans ce domaine-là. Ce que je veux, c'est qu'il n'y ait pas d'émeutes ni de problèmes, donc la police ne va pas rentrer dans les salles pour faire sortir les gens. Si on intervient dans l'état actuel de l'opinion, on va créer des troubles plus importants. Or nous devons veiller à l'ordre public", explique le bourgmestre de Liège. 

Les conséquences sont importantes: risques de désobéissance civile, système démocratique à la belge mis à mal… "Les limites du système sont testées, entre un sentiment pour la population de ne pas être correctement entendue, et le fait d'appliquer les normes".


 

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