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Voici les 13 points qui prouvent que Wesphael est coupable, selon la plaidoirie de l’avocat des parties civiles: "Il l’a étouffée"

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Procès Wesphael
 

Me Smessaert, avocat néerlandophone des parties civiles, a livré mardi matin sa plaidoirie au procès de Bernard Wesphael devant la cour d'assises du Hainaut. Selon lui, 13 points montrent qu'il "n'y a pas d'autre solution" que l'homicide. L'avocat, qui participe à sa première cour d'assises, a demandé aux jurés de regarder "l'ensemble du tableau".

1) Le premier point soulevé par Me Smessaert est le rapport d'autopsie. "Trente-cinq zones hématiques, c'est énormissime", a-t-il souligné. "Le foie déchiré, la forme de huit dents imprimée sur le haut des lèvres supérieures, des hémorragies, etc. Soyons clairs: ces éléments ne s'expliquent pas dans la version de monsieur Wesphael! Les légistes, à 100% indépendants, sont hyper formels là-dessus et ils n'ont aucun intérêt à mentir."

2) Vient ensuite le rapport de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC). "Les résultats de l'analyse des fibres soutiennent très fortement l'hypothèse que le visage de la victime a eu, peu avant sa mort, un contact intense avec l'oreiller gauche", or, cet oreiller ne se trouvait pas dans la salle de bains. "Si vous mettez la trace de dents en lien avec cette analyse de l'oreiller, je pense que ça devient un peu plus clair, si c'était encore nécessaire", déclare l'avocat.

3) Troisième élément: la trace de fond de teint retrouvée sur l'armoire à l'entrée de la chambre, à 20 cm du sol, "alors qu'ils ne se sont jamais trouvés là", selon la version de l'accusé. "Je n'ai pas de réponse, et l'accusé non plus."

4) De plus, d'après le réceptionniste de l'hôtel Mondo, le bras droit de la victime se trouvait sous son corps. "Si on met cela en lien avec le rapport d'autopsie, cela montre qu'un suicide est impossible. Déjà avec un sachet en plastique, c'est impossible. Soyons francs. Mais en plus, ses mains ne se trouvaient pas près de son visage." Le foie déchiré peut par ailleurs s'expliquer, pour les conseils de la partie civile, par "un genou qui a été mis dans cette zone, avec le bras de la victime sous son corps pour qu'elle ne puisse pas se défendre".

5) Le cinquième point mis en avant par Me Smessaert est le sac en plastique, retrouvé dans la salle de bains. D'après l'accusé, il se trouvait sur le visage de Véronique Pirotton lorsqu'elle est morte. "Ce sachet est plein de maquillage. C'est peut-être encore mon esprit de synthèse flamand, mais je ne pense pas que ça nécessite beaucoup d'explications..."

6) "L'accusé avait aussi des blessures sur les mains", poursuit-il. D'après les experts, une telle plaie saigne durant cinq minutes. "Comment expliquer alors que les mains de monsieur Wesphael saignent encore quand il est dans l'ascenseur?"

7) Véronique Pirotton portait également des traces de défense sur ses mains, que la version de l'accusé "n'explique pas".

8) Me Smessaert aborde encore la trace de sang retrouvée sur le lit, "endroit où a été retrouvé l'oreiller qui a été utilisé pour... vous pourrez compléter". Ce sang est un mélange de celui de Bernard Wesphael et de la victime, qui n'était pourtant pas avec lui dans le lit.

9 - 10) Les neuvième et dixième points sont les témoignages des occupants des chambres 502 et 601. On parle de "choses lourdes qui tombent au sol, de choses violentes". "La vérité sort de la bouche des enfants", pointe l'avocat. "Or, rappelez-vous ce que les enfants du couple d'Anglais ont dit: 'le monsieur à côté a l'air très fâché'. Le monsieur donc, pas la madame. Alors que selon les dires de l'accusé, il dormait." Les bruits entendus depuis la chambre 601 étaient "très agressifs" et il y avait des "gémissements". "Ont-il entendu comment elle a été étouffée?"

11) Le témoignage de l'amie du réceptionniste s'ajoute également à la liste. Elle a vu dans le bar le couple se disputer. "Elle a senti que la tension montait."

12) Avant-dernier élément: les coups dans le lit. "Comment sont-ils arrivés là? On ne sait pas... Mais cela démontre qu'il y a eu une bagarre", ce que nie l'accusé.

13) Enfin, le pull de Véronique Pirotton se trouvait dans le lit de la chambre. "C'est bizarre, pour quelqu'un qui n'est pas dans le lit." "Est-ce que la bagarre a commencé dans le lit et s'est poursuivie jusque dans la salle de bains? Poser la question, c'est y répondre."


"C'est un homicide" par étouffement

"On voit à présent le tableau final: c'est un homicide", avance Me Smessaert. "Il ne s'agit clairement pas de suicide. Même la défense ne vise plus trop le suicide. On ne le fait pas en présence d'un tiers! On prend des dizaines de comprimés. (...) Plein de lésions ne sont pas expliquées non plus par la thèse du suicide."

"La thèse d'un accident est possible, mais elle est ici exclue, car comment expliquer les fibres sur le visage, le foie déchiré, le sachet en plastique?"

"Même si la partie adverse va se concentrer sur un fragment du tableau, et vous allez peut-être douter, je vous demande de regarder l'ensemble. Il y a suffisamment de liens entre les éléments."

"C'était ma première cour d'assises. Ce qui m'a frappé le plus, c'est le temps qu'on a passé sur certains éléments. Mais le temps passé sur certains points n'est pas proportionnel à leur importance"
, insiste le conseil de la famille de la victime.

"Peu importe ce que vous retenez le plus de Véronique. La question c'est: est-ce qu'elle a mérité de mourir d'une telle façon? (...) Je ne pense pas qu'elle ait mérité de ne pas voir grandir son fils et qu'elle ait mérité de mourir de cette façon. Je ne pense pas qu'elle ait mérité, monsieur Wesphael, d'être étouffée, parce que c'est ça", a conclu Me Smessaert.


 

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