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Maître Gallant, avocate d'un prévenu du "Fuel gang", estime qu'il faut également tenir pour responsable le "site quartier rouge"

 
 

En direct du palais de justice de Bruxelles, Halima Moane Sahli commente la plaidoirie des avocats de la défense, lors du procès du gang de prostitution de mineurs. 13 prévenus sont jugés devant le tribunal correctionnel.

Que demandent les avocats?

"Pour certains des prévenus, ils demandent l'acquittement. Pour le reste, nous savons pas encore puisque les plaidoiries se poursuivent à l'heure où je vous parle. L'un des prévenus, par exemple, reconnaît avoir entretenu une relation sexuelle consentie avec l'une des victimes mineures mais sans savoir qu'elle était mineure et sans savoir qu'elle se prostituait également, c'est pourquoi son avocate demande son acquittement. De manière générale, ce qui ressort de ses plaidoiries de la défense, c'est que les jeunes prévenus ont généralement des casiers. Certains ont côtoyé de près le milieu de la prostitution. Certains ont évolué aussi peut-être dans le monde des stupéfiants et donc ils sont une cible facile, mais pour les avocats de la défense, ces jeunes filles bien qu'elle soit mineures et bien qu' elles soient victime ont quoiqu'il en soit pu faire le choix de se prostituer de leur plein gré, pour fuir ,par exemple, un contexte familial difficile ou simplement pour se faire de l'argent", a commenté notre journaliste.

Maître Nathalie Gallant, l'avocate du prévenu suspecté à la tête de la bande en appelle à la responsabilité collective. "Il s'agit vraiment de victimes d'un réseau mais aussi de la facilité avec laquelle n'importe quel jeune peut consulter ces sites quartiers rouges, qui prolifèrent véritablement depuis maintenant quelques années. La question qui se pose est peut être du côté de la défense: est -ce que des initiatives pour refermer ce genre de sites ne seraient pas plus qu'adéquates parce que, il est évident que si on ne permet plus à des mineurs ou à des majeurs de poster des profils de filles qui pourraient être mineures et bien, par définition, la prostitution de ces jeunes femmes et l' exploitation de cette prostitution pourrait être contrôler de manière beaucoup plus en plus aisée..."

Rappel des faits

Une instruction a été ouverte au mois de janvier 2020, à la suite de la disparition d'une mineure en France à la fin de l'année 2019. Des indices et témoignages montraient qu'elle était arrivée en Belgique après sa fugue et qu'elle y était contrainte à se prostituer. Elle avait été vendue au prix de 2.000 euros par son propre petit ami, avec qui elle était arrivée à Bruxelles en novembre 2019, aux membres d'une bande à Saint-Gilles. Celle-ci, appelée le "Fuel gang", était déjà bien connue des services de police pour des faits de vol et de trafic de drogue.
Dans la nuit du 4 au 5 janvier 2020, la police a retrouvé la jeune fille disparue dans le sous-sol d'une maison à Uccle.


Plusieurs suspects, membres de la bande, ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir exploité la débauche de cette mineure, mais aussi celle d'autres filles, également françaises. Ils sont en particulier suspectés de leur avoir créé un profil sur le site web de prostitution "Quartier rouge", puis de les avoir forcées à se prostituer dans des hôtels et d'autres endroits à Bruxelles.


 

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