En ce moment
 
 

Le dossier rouge des frères Abdeslam classé sans suite avant les attentats de Paris: "La police aurait pu rouvrir le dossier"

 
 

La police judiciaire aurait pu rouvrir le dossier Abdeslam, classé sans suite en 2015 avant les attentats de Paris, selon le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw entendu ce mercredi par la commission d'enquête parlementaire sur les attentats.

"Si dans la tête de tous les policiers, un dossier classé sans suite ne peut mener à la réouverture d'enquêtes sur base d'éléments nouveaux, il est temps de remettre d'urgence des magistrats dans les écoles de police. Certains éléments auraient mérité qu'on rouvre le dossier, je le pense", a indiqué le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw devant les députés.

Ce dernier a soulevé le manque de capacité qui affecte la police judiciaire face à la multitude des dossiers à Bruxelles. Frédéric Van Leeuw a toutefois précisé que le dossier rouge des frères Abdeslam dont le classement sans suite en 2015 a été égratigné par le comité P, relevait de responsabilités multiples, également au parquet fédéral, et que même la gendarmerie française avait eu accès à son signalement, certes mal encodé. Il a toutefois relativisé l'importance de ce dossier, rappelant qu'il traitait essentiellement, à l'époque, de faits de radicalisme qui ne sont pas directement incriminables. Le procureur a également souligné que les reproches formulés aujourd'hui le sont aussi sur base d'informations qui n'étaient pas toutes connues à l'époque. Il a également indiqué que le rapport du comité P contenait des erreurs qu'il était disposé à égrener à huis clos.

Plus largement, Frédéric Van Leeuw a estimé que le radicalisme devait être du ressort de l'échelon local. Il a mis en garde les politiques qui s'aventureraient à vouloir criminaliser ce phénomène. "Faire du radicalisme une infraction serait la porte ouverte à l'arbitraire", a-t-il dit, y voyant avant tout un problème de société.

Le président de la Commission d'enquête Patrick Dewael a invité les parquets à mieux communiquer avec les bourgmestres au sujet de ces phénomènes. Selon lui, les parquets "se retranchent trop facilement derrière le secret de l'enquête pour ne pas communiquer des informations aux administrations locales".


 

Vos commentaires