La défense d'Assumpta Nsimyumuremyi a plaidé jeudi, devant la cour d'assises de Hainaut, une peine de cinq ans de prison, assortie d'un sursis probatoire, pour Assumpta Nsimyumuremyi. Cette femme de 41 ans a été reconnue coupable, avec son compagnon et co-accusé Benoît Corman, du meurtre de Maria Isabel Alarcia Sanz à Gosselies en 2021. Parmi les conditions avancées par son avocate: une interdiction de toucher à l'alcool.
Plus tôt, le parquet avait requis une peine comprise entre 15 et 17 ans de prison à l'encontre de la quadragénaire.
Me Sonia Martines a demandé aux jurés de se mettre dans la peau d'Assumpta Nsimyumuremyi, née dans la campagne rwandaise d'une relation hors mariage. La meurtrière a été élevée dans la violence par celui qu'elle pensait être son père. Ce n'est que plus tard qu'elle rejoindra son père biologique.
En 1994, elle avait 12 ans lorsque son pays fut le théâtre du génocide qui, d'avril à juillet, a fait plus de 800.000 morts parmi les Tutsis et les Hutus modérés. Certains de ses proches, membres de la communauté tutsie, ont été massacrés. Elle-même a dû fuir pour survivre.
Assumpta Nsimyumuremyi a été envoyée en Belgique par sa famille. Elle est alors placée dans des centres d'accueil pour réfugiés, puis en famille d'accueil avant d'être livrée à elle-même et de sombrer dans l'alcool.
En 2003, la jeune adulte a rencontré un Belge, dont elle est tombée enceinte. Alors qu'elle refusait d'avorter, son compagnon l'a quittée. Elle aura deux autres enfants. Les pères ne s'intéresseront cependant pas à leur éducation. Assumpta Nsimyumuremyi a finalement rencontré Benoît Corman, qui partage son addiction à l'alcool. Le couple était toxique, a souligné l'avocate.
Elle n'avait aucun antécédent judiciaire avant les faits. Détenue depuis 34 mois, la coupable n'a fait l'objet d'aucune mesure disciplinaire, a conclu Me Martines.
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