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Deux copains de Salah Abdeslam témoignent anonymement: "Il était timide, réservé et très différent de son frère Brahim" (vidéo)

Deux copains de Salah Abdeslam témoignent anonymement: "Il était timide, réservé et très différent de son frère Brahim"
 
 

Salah Abdeslam a grandi à Molenbeek, où il fréquentait régulièrement d'autres jeunes. Deux d’entre eux ont accepté de nous livrer leur témoignage de façon anonyme. Ils reviennent sur la personnalité de celui qui est aujourd’hui devenu l’un des pires terroristes présumés qu'ait connu l'Europe.

Nos reporters François Genette, Gaëtan Lillon et Regjep Ahmetaj ont interviewé des personnes ayant connu Salah Abdeslam et son frère Brahim. Ces deux témoins ayant requis l'anonymat ont côtoyé les deux frères durant leur jeunesse à Molenbeek. À les entendre, Salah et Brahim avaient des personnalités totalement opposées. "Salah était quelqu'un de timide, de réservé. Il ne vous parlait pas si vous ne lui parliez pas", explique la première source. Brahim, en revanche, est décrit comme quelqu'un d'extraverti, souffrant d'une mauvaise image dans le quartier. "Déjà, à l'aspect, il faisait plus 'voyou' que Salah. Donc, c'était la veste en cuir, la casquette, le jean,… vraiment le Molenbeekois typique. Alors que Salah, lui, c'était plutôt la chemise, le pantalon, des chaussures classiques et bien peigné", indique cette source qui précise néanmoins que la personnalité de Salah était dotée de plusieurs facettes. "Il avait deux types de personnalités. Il avait celle du quartier. Donc quand on est dans le quartier, on se fait discret. Puis, celle du soir. Le soir, les gens sortent s'amuser".


Salah suit son frère sur le chemin de la délinquance

Peu à peu, Salah se serait laissé entraîner par son frère sur une voie de délinquance. "Ils étaient sorteurs. Ils se nourrissaient de petits larcins, de vols faciles. Ce qu'ils gagnaient en journée, ils le gaspillaient le soir pour se faire voir", décrit l'un des témoins.


Une religion de façade

Un quotidien dans lequel n'intervient pas la religion. Ni Brahim ni Salah Abdeslam n'auraient eu un intérêt particulier pour ce sujet. "Ils avaient leur petite culture, du genre, faire le ramadan, prier un petit peu devant les parents et faire la fête du mouton. Mais le reste, c'était vide. Une coquille vide".


"On n'y comprend toujours rien"

Lorsque surviennent les attentats de Paris et que la photo de Salah apparaît dans les médias, les témoins interviewés n'en reviennent pas et partagent l'incompréhension du quartier. "On était choqués. Il y a des gens… Bon tu vois leur visage… C'est mal de juger les gens par rapport à cela, mais tu les vois, tu te dis 'Celui-là il pourrait faire une connerie', mais Salah, non. Il présentait bien, il se coiffait bien, il sortait, il aimait rencontrer des gens, rencontrer des filles", considère l'un des témoins. "Ça a été choquant pour tout le monde, dit l'autre connaissance. On a vraiment rien compris, et à vrai dire, on n'y comprend toujours rien".

Pour rappel, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, est jugé à Bruxelles pour sa participation présumée à la fusillade survenue à la rue du Dries, à Forest, en 2016. Après avoir comparu sans dire grand-chose, il a décidé de ne plus se représenter à son procès, anéantissant les minces espoirs qu'il s'exprime enfin sur les faits.


 

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