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Ces familles ne vont pas assister au procès de la catastrophe de Buizingen: "Perdre un enfant, c'est l'une des choses les plus pénibles à vivre"

 
 

Des familles de victimes n'ont pas tenu à assister à la séance d'ouverture du procès de la catastrophe ferroviaire de Buizingen qui a lieu aujourd'hui... Cela ravive effectivement des blessures trop douloureuses. Julien Crete et Benoit Elsen ont rencontrés trois personnes qui ont perdu des membres de leur famille dans cet accident de Buizingen.

Leur rencontre commence toujours par l'évocation de cette journée du 15 février 2010. Ce jour-là, 19 personnes perdent la vie dans un terrible accident de train à Buizingen. Neuf ans plus tard, ces familles toujours endeuillées sont rattachées à des portraits qu'elles n'oublieront pas et qui se préparaient hier à faire face à un procès très (voire trop) attendu.

Geneviève Isaac, mère de Johan et ex-femme de Didier, tous les deux décédés dans l'accident: "On a dépassé le délai raisonnable pour ma part en tous les cas. On est en stress depuis un bon bout de temps et réveillés par de vieux souvenirs qui restent gravés dans la mémoire."

Martine Frère, mère de Sébastien: "C'est terrible de perdre son enfant. C'est l'une des choses les plus pénibles à vivre et on ne l'oublie jamais, jamais, jamais. La peine passe, la colère passe, mais l'enfreint est toujours là."

Depuis 9 ans maintenant, les membres de ses familles se battent pour obtenir un face à face avec la justice. Dans leur tête, ils ont toujours des questions liées à cet accident dramatique. Le conducteur mais également la SNCB et Infrabel comparaissent pour négligence en matière de sécurité.

Martine Frère, mère de Sébastien: "Le chauffeur est peut-être coupable mais en tous les cas, moi je n'en veux pas à cette personne-là. Je ne le considère pas comme coupable de la mort de mon fils."

Geneviève Isaac: "On va vers un procès qui nous met un lampiste au premier plan à savoir le conducteur. Je pense qu malheureusement, on ne fera pas un procès concret des défaillances de la SNCB et d'Infrabel."

En 8 ans, le dossier a déjà été reporté de nombreuses fois. En cause, notamment, la langue dans laquelle se tient le procès. Dans leur ensemble, les familles dénoncent un abandon complet de la part des autorités.

"J'entends encore monsieur Leterme me dire: "Madame Isaac, on mettra tout ce qu'il faut, tous les moyens, c'est une catastrophe nationale. On a donné les mêmes moyens à la justice que pour un accident de vélo", regrette la maman.

Seuls, Geneviève et Joseph ont décidé de se rendre à Bruxelles pour l'ouverture du procès. Une étape symbolique dont ils attendent beaucoup.


 

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