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Quatre mineurs français avouent avoir placé un bloc de béton sur la voie de l'Eurostar: ils voulaient "faire une expérience"

 
 

Quatre adolescents français âgés de 15 à 16 ans ont reconnu être à l'origine du blocage d'un Eurostar vendredi entre Lille et Bruxelles, du côté belge de la frontière, après avoir pénétré par effraction sur la voie et déposé béton et bois, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

L'incident, qui n'a pas fait de blessé, s'est produit à Beloeil, près de Tournai. Le train, qui effectuait la liaison Londres-Bruxelles, était alors lancé à 300 km/h et, après un freinage d'urgence sur 5 km, s'était retrouvé bloqué pendant six heures avec 450 personnes à son bord.


Arrêtés dans un internat pour "jeunes difficiles"

Trois des adolescents ont été interpellés samedi et le quatrième lundi matin, dans l'internat belge pour "jeunes difficiles" où ils ont été placés sur décision de la justice française avec laquelle ils ont déjà maille à partir, a-t-on expliqué au parquet de Tournai, sans préciser les identités ni les communes d'origine. Dès samedi, "l'un d'eux a émis des regrets auprès d'un éducateur, parlant d' 'une grosses bêtise'", ce qui a ensuite permis aux enquêteurs de confondre tout le groupe, a précisé à l'AFP Frédéric Bariseau, porte-parole du parquet de Tournai.

Vendredi matin, ils ont sectionné le grillage protégeant la voie près de leur établissement, y ont déposé "un mélange de béton et de bois", puis ont attendu de "voir l'effet de leur acte", selon leurs déclarations aux enquêteurs rapportées par M. Bariseau, qui a décrit des jeunes souffrant de "troubles comportementaux".


Des prestations éducatives ordonnées

Lundi en fin de journée, trois des quatre adolescents avaient déjà été présentés à un juge des enfants, qui les a remis en liberté après leur avoir ordonné "des prestations éducatives".

En cas de non respect, ils risquent le placement en centre fermé, a souligné le porte-parole du parquet. Une décision serait alors prise en coordination avec les juges françaises qui les ont placés.  

Il n'est pas rare que des établissements belges, situés près de la frontière française, accueillent des demandes de scolarisation pour ce type d'enfants ou adolescents qui ne peuvent être satisfaites en France.


Rappel des faits

Alors qu'il roulait à grande vitesse en direction de Bruxelles, l'Eurostar a percuté vendredi vers 11h00 un bloc de béton, couvert d'une plaque métallique. L'acte était intentionnel, puisque la clôture protégeant le site propre avait été cisaillée. Freinant 5 kilomètres au-delà du point d'impact, le train à grande vitesse a été immobilisé plus de 5 heures. Vu l'environnement et les risques d'accident avec des trains circulant dans l'autre sens, les passagers ont été confinés dans le train. Ce n'est que vers 16h30, à vitesse réduite, que l'Eurostar a pu reprendre la direction de Bruxelles. En novembre 2015, c'est un train Thalys qui avait été bloquée sur cette même voie, à hauteur d'Arbre (Ath), suite à l'incendie volontaire de 4 cabines électriques.


 

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