L'avocate d'une prévenue originaire d'Albanie, jugée dans le cadre du procès Encro, a sollicité une réduction de peine devant le tribunal correctionnel de Bruxelles mercredi. Sa cliente est soupçonnée d'avoir blanchi de l'argent pour le compte de son ex-conjoint, Eridan M.G. Ce dernier est le dirigeant présumé d'une organisation criminelle active dans le trafic de drogue, mise en lumière après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC.
"Ils se sont rencontrés en Albanie, ça a été un coup de foudre immédiat", explique l'avocate. "A l'époque, il travaillait comme investisseur dans la construction, il n'avait pas le même profil qu'aujourd'hui." Le couple finit par rompre après quatre ans de relation, mais la prévenue n'arrive pas à couper les ponts, poursuit la pénaliste.
La trentenaire reste alors en contact avec le dirigeant présumé, et lui rend régulièrement des services. Elle accepte notamment à plusieurs reprises ses demandes de réaliser des transferts d'argent liquide depuis la capitale albanaise.
"Le rapport avec le cash n'est pas le même en Albanie qu'en Belgique. Les paiements par carte bancaire sont beaucoup moins répandus", explique l'avocate. "Ma cliente se doutait bien que l'argent avait une provenance illégale, mais à ce moment-là, elle ne s'est pas posé beaucoup de questions. Elle devait remettre l'argent à une personne qu'elle connaissait bien, et le cash n'est resté entre ses mains que pendant quelques heures. De plus, cet argent ne lui a jamais profité", a-t-elle poursuivi.
"Ma cliente a perdu son travail, ses revenus et tout ce qu'elle avait construit dans sa vie à la suite de son arrestation. Sa réputation est aujourd'hui ruinée", conclut l'avocate. La pénaliste a dès lors demandé de réduire la peine prononcée de 5 à 1 an de détention, avec sursis pour ce qui excède la détention préventive, ainsi que de supprimer son amende.
Vos commentaires