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Les décisions politiques actuelles sont-elles favorables pour les jeunes?

Les décisions politiques actuelles sont-elles favorables pour les jeunes?
 
 

Bruno Wattenbergh nous parle ce matin des jeunes et des moins jeunes dans sa chronique Bel RTL Eco. Il se pose la question politique et philosophique de savoir si nos choix politiques actuels sont favorables ou défavorables aux jeunes. En clair, est-ce qu’il y a aujourd’hui une opposition entre les intérêts des jeunes et des moins jeunes? Notamment en matière d’emploi.

Pourquoi se poser cette question ce matin d’une opposition possible entre les intérêts des jeunes et des moins jeunes?

Eh bien il y a plusieurs raisons de se poser la question. Quand la génération du baby-boom a connu de merveilleuses années, a créé une dette colossale comparée à nos voisins, à polluer sans mesure, et bien elle laisse cet héritage aux générations futures. Autre exemple, quand on défend les droits acquis de celles et ceux qui ont des emplois, on ne facilite pas la création d’emplois pour les jeunes. La question mérite donc d’être posée.


Mais ce débat est relativement nouveau, comme si la crise favorisait l’opposition entre les générations?

Oui, c’est certainement un facteur stimulant la réflexion sur la question. Mais l'idée d'une jeunesse sacrifiée n'est pas vraiment nouvelle puisqu’en 1836, le poète et dramaturge français Alfred Musset lançait à son siècle "je suis venu trop tard dans un monde trop vieux".

Est-ce que ces baby-boomers ont vraiment eu des années de rêve?

En tous cas, ils ont bénéficié de conditions idéales: le plein-emploi lorsqu'ils étaient jeunes, une inflation maîtrisée lorsqu’ils se sont mis à épargner, un accès facile au financement pour acheter de la brique et enfin une pension plus que convenable. D’autant plus que ce niveau de vie a été préservé par le recours à la dette pour amortir les crises économiques successives. D’ailleurs, nombre de baby-boomers pensent et disent que la vie est plus dure pour la jeunesse d’aujourd'hui.

Pourtant, ce constat doit être tempéré?

Oui, c’est le paradoxe. Les jeunes d’aujourd’hui ont aussi profité de cette abondance. La consommation moyenne, dont ils ont bénéficié pendant leur jeunesse est à peu-près 3 fois supérieure à celle de 1960. Les jeunes sont aussi plus éduqués, plus diplômés que leurs parents, heureusement d’ailleurs! Enfin, l’espérance de vie a augmenté de plus de 20% depuis les années soixante et ils bénéficient de prestations sociales bien meilleures que celles dont ont bénéficié leurs parents.

Mais alors est-ce que les jeunes peuvent se plaindre aujourd’hui lorsqu’ils se comparent à leurs parents?

Oui, car ils peinent à trouver du travail et sans travail, on a très difficile à s’installer dans la vie, on ne parvient pas à louer un logement et donc à fortiori à acheter un logement. Et c’est là que se trouve sans doute l’antagonisme le plus flagrant entre jeunes et moins jeunes. Les syndicats, mais aussi la société civile, avec paradoxalement beaucoup de jeunes, se battent pour préserver les acquis sociaux, la protection du contrat de travail, ou du salaire minimal. On peut voir cela comme si l’on privilégie des emplois de qualité, plutôt que de la création d’emplois nouveaux. Et là, c’est un choix de société qui ne privilégie pas l’accès des jeunes au marché de l’emploi.


 

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