La société Nethys, dont les Éditions de l'Avenir sont une filiale, a sèchement réagi, lundi en fin d'après-midi, à la sortie du CEO du groupe de presse IPM (la Libre Belgique, La Dernière Heure) quelques heures plus tôt. Ce dernier, François le Hodey, indiquait lundi matin via une interview dans ses propres titres de presse que son groupe est prêt à "racheter L'Avenir sans licenciement collectif", près d'une semaine après l'annonce d'une procédure Renault au sein des Éditions de l'Avenir, avec la perte de 60 équivalents temps plein, dans le cadre d'un "plan de redéploiement".
Nethys indique "s'étonner" de la proposition du CEO d'IPM, pointant via communiqué qu'elle "émane d'un groupe qui est lui-même dans une situation financière délicate depuis de nombreuses années". Jos Donvil, administrateur-délégué des EDA (Éditions de l'Avenir), y voit carrément une volonté, dans le chef d'un groupe de presse concurrent, de "perturber des négociations délicates", alors que les syndicats réclament des informations de la direction et attendent un prochain conseil d'entreprise extraordinaire qui aura lieu le 5 novembre.
"Il n'y a pas les synergies suffisantes pour apporter les recettes supplémentaires"
"Cette annonce nuit grandement aux Éditions de l'Avenir, à ses travailleurs et porte atteinte au pluralisme de la presse belge francophone", peut-on encore lire dans le texte transmis par la porte-parole Marie-Pierre Deghaye. Nethys répète par ailleurs sa confiance en son "plan de redressement du quotidien L'Avenir", qui comporte "un volet social malheureusement indispensable" mais devra permettre "des synergies importantes" via l'intégration du journal "au sein du pôle télécommunications et médias de Nethys, ce qui lui permettra de renouer avec des résultats positifs à brève échéance".
Sur ce dernier point, François le Hodey s'était montré plutôt critique dans son entretien publié lundi matin par "La Libre" et la "DH", constatant: "Le plan Renault aujourd'hui sur la table est la preuve qu'entre un opérateur sur le câble et les télécommunications et un groupe de presse, il n'y a pas les synergies suffisantes pour apporter les recettes supplémentaires et les réductions de coûts qui permettraient de maintenir un nombre suffisant d'équipes rédactionnelles pour produire des contenus. (...) connaître les télécoms, ce n'est pas connaître la presse."
"Nethys tient à préciser que L'Avenir n'est pas à vendre", conclut de son côté la société aux manettes de L'Avenir.
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