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Les hommages se multiplient après le décès de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur

Les hommages se multiplient après le décès de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur
Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, en 1967-
 

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Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur devenu l'Obs et grande figure de la gauche et du journalisme, est décédé à l'âge de 99 ans. Les hommages se multipliaient jeudi, y compris de la part de certains qui ne partageaient pas toutes ses idées.

"Il est décédé mercredi soir à l’âge de 99 ans après une longue vie de passion, d’engagement et de création", a indiqué L'Obs.

Grande conscience de gauche, Jean Daniel avait fondé en 1964 avec Claude Perdriel Le Nouvel Observateur, dont il a été le directeur de la publication jusqu’en 2008.

"Il était un grand journaliste. Il s'est révélé aussi grand éditorialiste et grand directeur de la rédaction. Jean était le garant de la ligne politique mais il était capable d'accueillir tous les points de vue, même les plus radicaux", confie dans les colonnes de L'Obs Claude Perdriel qui le "considérait comme un frère".

De nombreuses figures du journalisme français ont salué sa mémoire sur Twitter.

"Bouleversé: des générations lui doivent tout, il nous a inspiré: un exemple et l’honneur d’un journalisme exigeant", a ainsi réagi Jean-Pierre Elkabbach.

"Par sa plume, sa culture, sa constance dans ses engagements, son courage physique et moral, il a été une conscience et un modèle pour ma génération", a souligné Anne Sinclair.

L'hebdomadaire Le Point a salué un "grand nom de la presse française".

"On s'est parfois moqués, moi le premier, mais tout de même, quelle biographie!", a aussi salué Daniel Schneiderman.

Pour Robert Ménard, ancien secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) jusqu'en 2008, aujourd'hui maire de Béziers, "on peut ne pas partager ses idées mais reconnaître son talent. Il a marqué l'histoire de notre profession".

Alice Coffin, du groupe activiste féministe La Barbe, a salué sa mémoire en racontant sur Twitter qu'il était le seul patron d'entreprise à leur avoir dit qu'il approuvait leur action.

- "La gauche en deuil" -

A L'Obs, la rédaction a tenu "à lui exprimer sa profonde admiration, sa sincère reconnaissance et son fidèle souvenir".

Le magazine, qui a connu comme l'ensemble de la presse des difficultés financières ces dernières années, a rejoint le giron du groupe Le Monde en 2014. Il a depuis retrouvé l'équilibre financier, même si sa diffusion s'est érodée (215.800 exemplaires en moyenne en 2019).

Né le 21 juillet 1920 à Blida, en Algérie, Jean Daniel, né Bensaïd, combat dans les rangs de la division Leclerc. Après-guerre, il étudie la philosophie à la Sorbonne puis entre en 1946 au cabinet de Félix Gouin, président du Gouvernement provisoire. Se situant déjà dans le courant de la gauche non communiste, il fonde, en 1947, Caliban, une revue culturelle.

Au milieu des années 50, Jean-Jacques Servan-Schreiber l'engage à L'Express où il couvre la guerre d'Algérie. Il y reste huit ans, en devient le rédacteur en chef. Menacé de mort, inculpé pour atteinte à la sûreté de l'état, il défend l'indépendance algérienne.

"Jean Daniel était une conscience. Une conscience qui s'est éveillée en Algérie avec la décolonisation à laquelle il a participé par ses écrits et par ses actes, au risque de sa vie", a salué François Hollande.

"La France perd une conscience, de ces hommes qui font l'Histoire à la seule force de leur plume", a renchéri Emmanuel Macron, saluant un "monument du journalisme, éclaireur de la gauche".

De nombreuses autres personnalités politiques ont rendu hommage sur Twitter à cet ami d'Albert Camus, de Pierre Mendès-France, de Michel Foucault ou encore François Mitterrand, dont le Nouvel Observateur a soutenu la candidature en 1981.

Pour le premier secrétaire du PS Olivier Faure: "c'est la gauche qui est en deuil", tandis que l'ex-patron du PS Harlem Desir, saluait celui qui "avait le premier ouvert les portes de l'Obs à SOS Racisme et encouragé nos combats".

Jean Daniel "incarnait un journalisme des idées et des convictions plaçant le débat au-dessus de toute chose. Témoin du siècle, il a accompagné de sa plume les grands événements des dernières décennies", a salué le ministre de la Culture Franck Riester.


 

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