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Cet homme pourrait sortir de prison grâce à une série télévisée

Cet homme pourrait sortir de prison grâce à une série télévisée
Capture d'écran de YouTube
 
 

Brendan Dassey, un des personnages centraux de la série documentaire à succès illustrant les failles du système judiciaire américain "Making a Murderer", a obtenu vendredi d'un juge du Wisconsin sa remise en liberté. Il pourrait sortir de prison d'ici 90 jours, à moins que les procureurs ne fassent appel de la décision du juge d'annuler sa condamnation.


Star de Netflix

Brendan Dassey, 26 ans, et son oncle Steven Avery, 54 ans, sont les personnages centraux du documentaire "Making a Murderer" qui peut se traduire par "La fabrication d'un meurtrier" et est sorti sur Netflix en décembre dernier. Cette série a enfiévré l'Amérique, chacun ayant son avis sur la culpabilité des deux hommes, accusés d'avoir assassiné une jeune femme en 2005. Le documentaire montre l'enquête bâclée, voire truquée, et soulève nombre d'éléments troublants qui peuvent faire penser que les deux accusés ont été emprisonnés à tort. Brendan Dassey et Steven Avery ont tous deux été condamnés à perpétuité.


Un quotient intellectuel limité

La décision du juge William Duffin vendredi insiste notamment sur la défense désastreuse de Brendan Dassey en 2006 par un avocat commis d'office, Leonard Kachinsky. La conduite de l'avocat du jeune homme, âgé alors de 16 ans seulement et doté d'un quotient intellectuel limité, est "indéfendable", a souligné le juge. "Les enquêteurs ont assuré à M. Dassey qu'il ne devait pas s'inquiéter. Ces fausses promesses répétées, ajoutées à d'autres facteurs comme l'âge de M. Dassey, son déficit intellectuel et l'absence d'un adulte à ses côtés durant son interrogatoire, font que les confessions de M. Dassey sont involontaires", a encore estimé le juge.


Des méthodes inappropriées

Après la sortie du documentaire sur Netflix, de nombreux appels à la libération du jeune homme et de son oncle ont été lancés et une pétition a été envoyée à la Maison Blanche avec plus de 130.000 signatures pour demander un pardon présidentiel. "Il est très clair que les enquêteurs du bureau du shérif de Manitowoc (un comté rural du nord des Etats-Unis, ndlr) ont utilisé des méthodes inappropriées", souligne la pétition.

La Maison Blanche avait répondu que les deux hommes n'avaient pas été condamnés lors d'un procès fédéral et comme ce sont des prisonniers du système carcéral de l'Etat du Wisconsin, le président ne peut les gracier. Dans une première affaire, Steven Avery, avait déjà passé 18 ans derrière les barreaux en raison d'une erreur judiciaire pour un viol qu'il n'avait pas commis. Il avait été innocenté par des preuves ADN et avait été libéré de prison en 2003. Remis derrière les barreaux fin 2005 pour l'affaire du meurtre de Teresa Halbach, 25 ans, il reste pour l'heure emprisonné, condamné à vie.


 

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