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Les Etats-Unis se préparent à dire adieu au président Carter

 

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Les drapeaux sont en berne lundi aux Etats-Unis au lendemain du décès à 100 ans de Jimmy Carter, ex-président au mandat entaché par des échecs mais dont l'après vie politique de pacificateur et philanthrope a été saluée de tous bords.

Joe Biden a décrété une journée de deuil national le 9 janvier pour celui qui fut président de 1977 à 1981, et ordonné que les drapeaux américains soient mis en berne pour une période d'un mois. Y compris donc lors de l'investiture de Donald Trump à Washington le 20 janvier.

Le président démocrate a appelé "tous ceux qui cherchent à savoir ce que signifie de vivre une vie qui a un but et un sens", à étudier celle de Jimmy Carter, "un homme de principe, de foi et d'humilité".

Joe Biden a également décrété des funérailles nationales avec un ballet de cérémonies prévu pendant six jours.

Le corps du 39e président des Etats-Unis sera d'abord transporté à travers sa petite ville natale de Plains, en Géorgie (sud-est), avec un arrêt prévu devant la ferme d'arachide de ses parents, où il a grandi.

Puis le convoi se dirigera vers Atlanta et le capitole de Géorgie, où la dépouille sera exposée au public pendant plusieurs jours.

Direction ensuite Washington et le Congrès, où les Américains pourront là aussi rendre hommage à l'ex-président devant sa dépouille jusqu'au 9 janvier, avant une cérémonie à la cathédrale nationale de Washington ce matin-là.

- "Convictions profondes" -

Pas sûr d'y voir Donald Trump, le futur président américain ayant dénigré le mandat de Jimmy Carter à de nombreuses reprises.

"Même si j'étais en profond désaccord avec lui philosophiquement et politiquement, je me suis aussi rendu compte qu'il aimait et respectait véritablement notre pays", a cependant déclaré le républicain sur sa plateforme Truth Social dimanche.

Les autres successeurs de Jimmy Carter à la Maison Blanche lui ont également rendu hommage, Barack Obama saluant une personne "remarquable", George W. Bush un "homme de convictions profondes", tandis que, pour Bill et Hillary Clinton, Jimmy Carter "a œuvré sans relâche pour un monde meilleur et plus juste".

Les grands quotidiens américains ont fait leur Une sur son décès, le New York Times le qualifiant de "pacificateur qui n'a jamais cessé de lutter", et le Washington Post de "président d'un mandat qui a brillé après la Maison Blanche".

Illustration de la longévité du premier ex-président centenaire de l'histoire américaine, Jimmy Carter a vécu plus longtemps que certains journalistes du "Times" et du "WaPo" qui ont écrit -- par anticipation -- sa nécrologie.

A l'international, les éloges ont également déferlé. Le pape François a souligné l'engagement de Jimmy Carter pour la paix, "motivé par une foi chrétienne profonde". Un combat pour la paix et les droits humains reconnu également par le président français Emmanuel Macron, le souverain britannique Charles III, ou encore le président brésilien Lula.

- Navy -

Le Carter Center, la fondation de l'ancien président démocrate, avait annoncé dimanche que le lauréat du prix Nobel de la paix en 2002 était décédé "paisiblement" le même jour à son domicile de Plains, "entouré de sa famille".

Son épouse et fidèle compagne de route, Rosalynn, est décédée l'an dernier à l'âge de 96 ans. Elle a été enterrée à Plains après un hommage national. Le visage émacié, l'ex-président y était présent, pour l'une de ses rares apparitions publiques ces dernières années.

Après les cérémonies à Atlanta et Washington, Jimmy Carter sera également enterré à Plains, où un survol par des avions de la Navy est prévu. Premier président diplômé de l'Académie navale, il avait passé plusieurs années comme sous-marinier.

Jimmy Carter avait été élu à la Maison Blanche en 1976, dans une Amérique encore marquée par le scandale du Watergate qui avait poussé le président Richard Nixon à la démission.

Artisan des accords de Camp David qui ont abouti en 1979 à la signature du traité de paix israélo-égyptien, il avait été vivement critiqué dans son pays lors de la prise d'otage d'Américains en Iran, qui avait anéanti ses espoirs de réélection.

En 1982, après avoir quitté la Maison Blanche, Jimmy Carter avait fondé le Carter Center.

La fondation lutte notamment contre de nombreuses maladies et mène le programme contre la maladie du ver de Guinée, une maladie parasitaire touchant principalement l'Afrique et aujourd'hui quasiment éradiquée.


 

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