La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a affirmé jeudi que l'Union européenne devait envisager de suspendre officiellement le processus d'adhésion de la Géorgie en raison de l'approche hostile du parti au pouvoir, pro-russe, envers l'Union européenne et du recul démocratique du pays.
"Avec son virage anti européen, le parti du Rêve géorgien a délibérément repoussé le processus d'adhésion de la Géorgie et l'a effectivement suspendu", a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande.
"Au sein de l'UE, nous devons également discuter d'une suspension formelle du processus d'adhésion de la Géorgie en raison des politiques de plus en plus autoritaires du Rêve géorgien."
Mme Baerbock explique que l'octroi du statut de candidat à l'UE, accordé en décembre 2023 était lié à "des promesses claires de réforme."
"Au lieu d'observer des progrès, nous constatons une régression alarmante", a-t-elle poursuivi, soulignant la répression des manifestations pro-européennes organisées dans divers lieux à travers le pays, notamment dans la capitale, Tbilissi.
Le parti au pouvoir met également en danger la relation vieille de plusieurs décennies entre l'Allemagne et la Géorgie, a avancé la ministre.
Les récents évènements ont poussé le ministère allemand des Affaires étrangères à revoir à la baisse la coopération avec le pays et suspendre les projets d'une valeur supérieure à 200 millions d'euros.
L'Allemagne envisage des mesures supplémentaires avec ses partenaires de l'UE. "Allant du retrait du voyage sans Visa pour les décideurs géorgiens à des sanctions ciblées", selon Mme Baerbock.
L'opposition, pro-européenne, questionne la victoire déclarée du Rêve géorgien aux élections législatives organisées fin octobre et critique sa décision de suspendre les discussions autour d'une adhésion à l'Union européenne.
Les manifestations ont été violemment réprimées de manière répétée, des activistes ont été détenus et des membres de l'opposition ainsi que des représentants des médias ont été attaqués.
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